Dossiers scientifiques
 

Séisme dans la région de la Roche-sur-Yon 8 juin 2001

NOTE D'INFORMATION DU LABORATOIRE DE DETECTION ET DE GEOPHYSIQUE

Le 8 juin 2001 à 13 heures 27 (TU), un séisme de magnitude ML 5.1 s'est produit à 25 km à l'Est de la Roche-sur-Yon (Vendée, voir figure 1). La profondeur focale est inférieure à 10 km.



figure 1 : carte de situation du séisme

Les traitements automatiques de détection et de localisation, effectués dans les minutes qui ont suivi l'enregistrement des signaux sur le réseau sismique du DASE/LDG (figure 2), ont permis de répondre très rapidement aux questions de la Protection Civile, fortement sollicitée par la population puisque ce séisme a été largement ressenti (la Rochelle, Poitiers, Luçon…).



figure 2 : signaux enregistrés sur le réseau sismique du DASE/LDG

Aucun dégât n'a pour l'instant été signalé. Ceci est compatible avec l'estimation des effets du séisme (appelés effets macrosismiques, voir figure 3), effectuée par le DASE/LDG. Les effets prédits atteignent l'intensité VI (séisme largement ressenti) ce qui reste en deçà de l'intensité VII, intensité à partir de laquelle des dégâts locaux peuvent être observés.



figure 3 : Simulation des lignes isoseistes (lignes d'égale intensité) à partir des connaissances géologiques et des caractéristiques de l'événement

Ce séisme s'est produit dans une région située entre le Golfe de Gascogne et le sud du Massif Armoricain. Cette zone est le siége d'une activité sismique non négligeable. On peut notamment citer le séisme instrumental du 7 septembre 1972, de magnitude 5.7 qui s'était produit à une dizaine de kilomètres à l'Ouest de l'île d'Oléron. D'autres séismes plus anciens sont connus historiquement. Ainsi, à moins de 100 km de l'épicentre du séisme d'aujourd'hui se sont produits les séismes du 9 janvier 1772 (Magnitude 5.1, Intensité maximale VII-VIII), du 2 mai 1780 (Magnitude 4.6, Intensité maximale VI-VII) et du 25 janvier 1799 (Magnitude 5.1, Intensité maximale: VII-VIII) (Figure 4). Cette région est soumise à une compression Nord-Sud, elle-même liée à la remontée de l'Afrique vers l'Europe. Cette compression entraîne la réactivation en décrochement dextre (coulissage horizontal) d'accidents d'orientation N130-150 associés au Massif Armoricain.

L'évolution la plus probable de l'activité sismique pour les jours qui viennent laisse supposer que quelques séismes pourraient être ressentis localement par la population. Néanmoins, la magnitude des répliques est généralement inférieure à la magnitude du choc principal. On note actuellement deux répliques de magnitudes 3.2 et 2.7 à 13 heures 34 et 14 heures 32 TU.


Pour en savoir plus
Sismicité régionale (séismes de magnitude supérieure ou égale à 3)
La page du réseau Géoscope (Institut de Physique du Globe de Paris)
Le communiqué de l'IRSN