SEISME DES ANTILLES 21 novembre 2004

Dimanche 21 Novembre 2004 à 7 heures 41, heure locale, (soit 12 heures 41 en métropole ou 11 heures 41 TU), la Guadeloupe et les îles environnantes ont été affectées par un fort tremblement de terre, de magnitude supérieure à 6 sur l’échelle de Richter.

Localisation de l'événement

Cet événement ayant déclenché le système d’alerte mis en œuvre par le Centre Sismologique Euro-Méditerranéen, il a été localisé en urgence par le sismologue d’astreinte du DASE/LDG. La localisation de cet événement a été obtenue en utilisant un ensemble de mesures disponibles dans la région. Elle situe l’événement à environ 30 km au Sud de la Guadeloupe, tout près de l’archipel des Saintes (cf. tableau et carte ci-dessous). La magnitude de cet événement (Ms 6,3) en fait un événement important pour cette région.

* Magnitude télésismique, ** Magnitude de surface

Dans les heures qui ont suivi ce séisme, de très nombreuses répliques (plus d’un millier) ont pu être détectées, en particulier par les stations sismiques du Système de Surveillance International du Traité d’Interdiction Complète des Essais nucléaires (TICE), installées par le CEA/DASE dans les îles voisines de La Désirade et de la Martinique (distantes de l’épicentre d’une centaine de km). Parmi ces répliques, 5 ont dépassé la magnitude 5 (cf. tableau ci-dessous).

Analyse détaillée de l'événement

L’étude approfondie des enregistrements sismiques a ensuite permis de mieux contraindre la profondeur et de préciser les caractéristiques de la faille qui a rompu. La figure et le tableau ci-dessous montrent le résultat obtenu, en présentant le mécanisme au foyer (orientation de la faille et direction du glissement) et la comparaison entre l’onde P des sismogrammes enregistrés (en noir) sur 9 stations sismiques entourant le séisme et celle de sismogrammes calculés (en rouge) à partir d’un modèle de faille normale orientée Nord-Ouest – Sud-Est.

On remarque le bon accord général entre observations et simulations.

Contexte sismotectonique régional

Ce séisme s’est produit à l’arrière de la zone de subduction délimitant les plaques Atlantique et Caraïbes, dans une zone peu active dans les dernières décennies. Ce type de structure est le plus souvent caractérisé par des séismes dont le foyer est situé à grande profondeur au voisinage de la limite supérieure de la plaque plongeante (ici l’Atlantique). Le séisme du 21 novembre 2004, par sa faible profondeur et son mécanisme au foyer associé ne s’inscrit pas dans ce schéma de sismicité associée à la plaque plongeante. Il est clairement associé au rejeu d’une faille superficielle. Cela confirme que ce domaine est soumis en surface à un régime de distension, caractéristique des bassins d’« arrière arc », et susceptible de générer des séismes localement destructeurs.

Informations complémentaires

Consultez le site du Réseau Accélérométrique Permanent français  (RAP) et le site de l’Institut de Physique du Globe de Paris.