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Séisme du 6 avril 2009, région des Abruzzes (Italie Centrale)


Contexte sismique et tectonique

Le 6 avril 2009 à 1h32-TU, un tremblement de terre de magnitude Mw = 6,2 s’est produit en Italie Centrale, dans la région des Abruzzes, près de la ville de l’Aquila (63 000 habitants). (Fig.1)

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 Figure 1: Localisation du séisme du 6 avril 2009, à proximité de l'Aquila. Mw = 6.2

Le séisme, très proche de la surface, a eu lieu dans la partie centrale des Apennins qui constitue l’axe de chaîne de montagne de l’Italie Centrale. Cette région est géologiquement complexe, formée par la subduction de la plaque Adriatique sous les Apennins.
Cette zone est affectée par de l’extension liée à l’ouverture du bassin de la mer Tyrrhénienne, qui favorise le fonctionnement de failles normales, grabens et bassins. L’activité de cette extension SW-NE est imagée par les mécanismes focaux de la sismicité locale.
Plusieurs séismes précurseurs ont eu lieu les jours et semaines précédents celui-ci, dont un de magnitude 4,0 4h45 avant le choc principal. 6 heures après, 7 séismes de magnitude supérieure à 3,3, dont une réplique de magnitude 5,2, s’étaient déjà produits dans la région.

Située à moins de 10 km de l’épicentre, la cité médiévale d’Aquila est très touchée, la forte vulnérabilité du bâti du centre historique accentuant sans doute la gravité des dommages.

La région centrale des Apennins est une région sismique assez active. Elle avait été particulièrement marquée par la crise de l’Umbria-Marche (une centaine de kilomètres au nord-ouest d’Aquila) en 1997 où des milliers de secousses avaient été enregistrées par les réseaux locaux. Trois chocs principaux de magnitude supérieure ou égale à 5,5 avaient eu lieu sur le même type de failles normales orientées NW SE.

Analyse des données

Une estimation des glissements le long de la zone de rupture a été faite en utilisant l’ensemble des données sismiques large bande disponibles au CEA (Fig.2) (réseau LDG, TICE et IriS). Cette estimation consiste à reproduire les enregistrements sismiques à grande distance de l’épicentre en reconstituant l’histoire de la rupture grâce la méthode des patchs (Vallée M. and Bouchon: Imagin co seismic rupture in far-field by slip patches, JGI, 2004). Pour ce travail, nous reconstituons les déplacements des phases de pressions (P) et de cisaillement (SH) afin de mieux contraindre la source sismique.
L’estimation de la source sismique (Fig.3) montre clairement qu’il s’agit d’un séisme superficiel de magnitude comprise entre 6,2 et 6,4. La rupture du séisme s’est propagée dans la direction du Sud-Est sur 20 km le long de la faille. La durée apparente de la rupture est estimée à 8,4 s (Fig.4).

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 Figure 2 : Réseau de stations sismiques (étoiles et triangles rouges) ayant servies au calcul des paramètres de source pour le séisme des Abruzzes du 6 Avril 2009.



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 Figure 3 : Mécanisme et histoire de la rupture sismique estimée par les outils d’inversion développés par le CEA.



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 Figure 4 : Représentation géographique de la faille (rectangle bleu) et de la zone de glissement estimée (ellipse de couleur allant du bleu au rouge). Les points rouges représentent les localisations du choc principal et les répliques (données provenant du CSEM). Le point jaune représente la localisation d’un séisme ayant eu lieu 4h45 avant le choc principal à 1h32TU.

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Cet événement sur le site du CSEM (en anglais)